Les femmes enceintes déficientes en vitamine D pont un risque accru de donner naissance à des enfants obèses, relève cette recherche de l’University of Southern California qui suggère que chez ces mères, une supplémentation en vitamine D pendant la grossesse pourrait contribuer à endiguer l'obésité infantile. Cependant, alors qu’un excès de vitamine D peut entrainer des dommages au cœur, aux vaisseaux sanguins et aux reins, ces conclusions à paraître dans la revue restent sous réserve de confirmation d’autres essais cliniques.
Environ 95% de la vitamine D produite dans notre corps proviennent de notre exposition à la lumière du soleil, 5% de notre alimentation (œufs, poissons gras, huile de foie de poisson, aliments enrichis tels que le lait, le fromage, le yogourt et les céréales). Le statut en vitamine D du nouveau-né dépend surtout de celui de la mère. Les nourrissons présentent donc un risque de carence en vitamine D si leurs mères sont déficientes en vitamine D. Or, la prévalence de la carence en vitamine D chez les femmes enceintes a augmenté au cours des 20 dernières années : on estime qu’actuellement, 2 femmes sur 3 enceintes présentent une insuffisance en vitamine D au cours du premier trimestre de la grossesse.
L’équipe a analysé les données de 532 couples mère-enfant, pris en compte les niveaux maternels de vitamine D lors de la première visite prénatale et le poids et les résultats de santé de l'enfant à 4 et 6 ans.
Les chercheurs constatent que :
- 66% des mères participant à l’étude présentent une carence en vitamine D au cours du premier trimestre de grossesse ;
- à l’âge de 6 ans, les enfants de 6 ans nés de mères à très faibles niveaux de vitamine D pendant le premier trimestre de grossesse, sont plus grands en moyenne que les autres enfants et ont 2% en plus de graisse corporelle.
- Cette augmentation qui peut sembler à première vue minime est à rapprocher de 30% de plus de graisse corporelle, plus tard dans la vie, explique le Dr Vaia Lida Chatzi, auteur principal de l'étude et professeur agrégé de médecine à l'École de médecine Keck.
Pourquoi le manque de vitamine D « fait » la graisse : de précédentes études sur l’animal, expliquent les chercheurs, animales ont montré que la vitamine D inhibe la maturation des cellules pré-graisseuses (adipocytes) en cellules adipeuses. Des études in vitro sur des cellules pré-graisseuses humaines ont également montré que la vitamine D peut empêcher ces cellules de se transformer en cellules graisseuses (adipocytes). Il est donc possible que ces enfants de mères à faibles niveaux de vitamine D aient un IMC et une graisse corporelle plus élevés parce que le manque de vitamine D a favorisé la formation de cellules graisseuses.
Ces résultats suggèrent que des niveaux optimaux de vitamine D pendant la grossesse pourraient protéger contre l'obésité infantile, mais les auteurs appellent à d’autres recherches pour confirmer qu’une supplémentation en vitamine D, chez les mères à faibles niveaux, et en début de grossesse, pourrait protéger les générations futures. La plupart des médecins recommandent aux femmes de prendre des vitamines prénatales dès la conception, en particulier pour s’assurer de niveaux suffisants d'acide folique, de fer, de calcium et, la plupart des multivitamines prénatales contiennent 400 unités internationales (UI) (10 microgrammes) de vitamine D par comprimé.
Mais attention, trop de vitamine D peut également causer des dommages au cœur, aux vaisseaux sanguins et aux reins…
Source: Pediatric Obesity (In Press) via Eurekalert (AAAS) 13-Feb-2018 Pregnant women deficient in vitamin D may give birth to obese children
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