Cette étude majeure portant sur plus de 8.000 décès d’enfants âgés de quelques jours à un an, a le mérite de rappeler aux parents les bonnes règles de couchage du petit enfant. D’autant que ces grandes règles restent encore insuffisamment suivies. Co-sleeping et couchage sur le ventre restent encore largement pratiqués. C’est donc également un rappel aux professionnels de la périnatalité à mieux sensibiliser les jeunes parents à ces règles de prévention.
Si l'on connait déjà les facteurs majeurs de mort inattendue du nourrisson et d'autres circonstances de décès infantile liées au sommeil, on en sait moins sur l'association de ces facteurs de risque aux différents stades de la petite enfance. C'est l'objectif de cette étude transversale menée sur 8.207 décès infantiles de nourrissons de différentes classes d'âge, 0-3 mois et 4 mois à 1 an.
Les principales causes de décès infantile sont confirmées, avec,
· la pratique du co-sleeping bien plus fréquente en cas de décès du nourrisson de moins de 3 mois (73,8% vs 58,9%),
· et le couchage dans un lit d'adulte (51,6% vs 43,8%),
· la présence d'un objet dans l'environnement de couchage (39,4% vs 33,5%), en particulier chez les petits de 4 mois à 1 an,
· une mauvaise position de l'enfant au cours de la nuit (18,4% vs 13,8%).
Des facteurs différents selon l'âge de l'enfant : L'étude révèle ainsi que les facteurs de risque de mortalité infantile durant le sommeil peuvent donc être légèrement différents pour différents groupes d'âge. Cependant, le principal facteur de risque pour les jeunes enfants reste le co-sleeping.
De nombreux nourrissons ne sont toujours pas couchés sur le dos : Une autre étude de la Harvard medical School et de l'Hôpital pour enfants de Boston, menée sur 392.397 enfants nés dans 36 états des Etats-Unis, rappelle également que si le principe du couchage sur le dos réduit le risque de syndrome de mort subite du nourrisson, la règle n‘est pas toujours observée, en particulier encore moins fréquemment pour les nouveau-nés prématurés. Ces données présentées à la Réunion annuelle des Pediatric Academic Societies (PAS) en mai dernier, démontraient que les professionnels de santé –ici américains- « n'en font pas assez » pour sensibiliser les familles. L'analyse conclut en effet que,
· le taux de sommeil en décubitus dorsal reste <50% dans certains états,
· seuls environ les deux tiers des enfants nés à terme sont placés sur le dos pour dormir,
· ce taux est encore plus faible chez les nouveau-nés prématurés.
L'auteur principal, le Dr Sunah S. Hwang, néonatologiste à l'Hôpital pour enfants de Boston avait qualifié de très inquiétant, ce non-respect du couchage sur le dos en particulier pour les enfants prématurés encore plus à risque de mort subite.
Ces 2 études montrent la nécessité de mieux associer les familles à la prévention du syndrome de mort inattendue en rappelant encore et encore les pratiques de sommeil sécuritaires : Pas de co-sleeping, couchage sur le dos, et pas d'objet superflu dans le lit du bébé. Rappelons qu'en France, le dernier état des lieux de l'Institut de veille sanitaire (2011), rapporte un nombre encore et toujours trop élevé de morts inattendues du nourrisson, soit environ 140 par an (Voir tableau ci-dessus).
Sources:
Pediatrics July 14, 2014 doi: 10.1542/peds.2014-0401 Sleep Environment Risks for Younger and Older Infants
Pediatric Academic Societies (PAS) annual meeting 2014 (Vancouver) Supine Sleep Positioning in Preterm and Term Infants After Hospital Discharge in 36 States, 2000-2011
InVS “Dossier Morts inattendue du Nourrisson”
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