47% des mères sont trop inactives, mais celles qui font « leur quota » de sport ou d’exercice physique quotidien auront la satisfaction d’avoir des enfants plus dynamiques, à l’exemple de la mère. Cette étude menée à l’Université de Cambridge et publiée dans la revue Pediatrics montre combien forte est l’influence du comportement parental sur celui jeunes enfants et comment les bonnes habitudes se prennent durant les premières années de la vie.
Cette étude des modèles d'activité physique de jeunes mères et de leurs enfants de 4 ans montre bien, que pour l'activité physique aussi, tout comme pour la nutrition, ce sont les mères (et les pères) qui « donnent le pli » aux enfants.
L'étude, menée par le Dr Esther van Sluijs du département Epidémiologie de l'Université de Cambridge et par Kathryn Hesketh (ex Cambridge et aujourd'hui à l'UCL), a analysé les niveaux d'activité physique de 554 mères et enfants d'âge préscolaire. Une grande partie de ces mamans travaillaient, et dans ce cas, les enfants restaient en structures d'accueil, un facteur dont les chercheurs ont tenu compte comme facteur de confusion possible ; tout comme le niveau d'éducation maternelle, la fratrie ou la présence du père au foyer. Les mères participantes et leurs enfants étaient équipés d'un accéléromètre combiné avec un moniteur de fréquence cardiaque afin de pouvoir enregistrer avec précision les niveaux d'activité physique pendant à une semaine. Ces données ont également permis aux chercheurs de retracer l'activité physique tout au long de la journée et de la semaine, et d'en étudier l'évolution au cours d'un cycle hebdomadaire.
L'analyse révèle deux points importants :
· Des niveaux d'activité maternels extrêmement faibles, en moyenne : Seulement 53 % des mères pratiquent 30 minutes d'activité physique modérée à vigoureuse au moins une fois par semaine ! (au lieu des 150 mn recommandées)
· Un lien étroit entre la quantité d'activité physique de la mère et de l'enfant:
– Pour chaque minute d'activité physique modérée à vigoureuse de la mère, le niveau d'activité de l'enfant s'accroît, en moyenne de plus de 10%.
– 1 heure de sédentarité de moins par jour chez la mère, c'est 10 minutes de sédentarité de moins par jour pour l'enfant.
Les jeunes enfants ne sont naturellement actifs : C'est la première étude à révéler ce lien direct et à suggérer que les jeunes enfants ne sont naturellement actifs et que les parents ont donc un rôle important à jouer. En conclusion, quelques petites minutes en plus ou en moins d'activité maternelle ont des répercussions importantes sur la prochaine génération.
Or, une fois que les femmes deviennent mères, elles ont parfois des difficultés à retrouver leurs niveaux d'activité d'avant. C'est donc, à la fois, au bénéfice des jeunes mères et de leurs enfants, de cibler des interventions encourageant la reprise du sport dans cette fenêtre de vie particulièrement sensible. Des résultats qui apportent ainsi des indications précieuses pour les décideurs en santé publique.
Source: Pediatrics 24 March, 2014 doi: 10.1542/peds.2013-3153 Activity Levels in Mothers and Their Preschool Children (Visuel© Svetlana Fedoseeva – Fotolia.com)
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