Ce programme en soins infirmiers, à l’initiative de cliniciens du New York Institute of Technology rappelle à quel point les mères et leurs bébés bénéficient, au moment de la naissance, de la pratique du peau à peau. Ses auteurs constatent que même en cas de césarienne et malgré les défis à relever, le contact peau-à-peau apporte de meilleurs résultats de développement et de santé pour l’enfant, avec un bénéfice immédiat, une passerelle favorable à l’allaitement. Le point dans Nursing for Women's Health, la revue Clinique de l’Association of Women's Health, Obstetric and Neonatal Nurses (AWHONN).
De nombreuses études ont déjà mis en avant, ces 30 dernières années, les bénéfices d'un contact peau-à-peau entre les mères et les nouveau-nés immédiatement après la naissance, et montré, en particulier, que ce contact facilite ensuite l'allaitement maternel. Parmi les bénéfices également suggérés, une diminution du stress du bébé, une meilleure qualité de sommeil, une prise de poids améliorée, un bon développement du cerveau, une réduction de l'hyperactivité, des pleurs, des périodes de vigilance plus longues et une sortie plus rapide de l'hôpital de la mère et de l'enfant.
Cependant, dans certains établissements, ce « geste » n'est pas mis en œuvre en cas de césarienne notamment en raison du contexte chirurgical. Cependant ces nouvelles données, obtenues dans le cadre d'un programme d'amélioration de la qualité des naissances, démontrent l'intérêt du peau à peau, même en cas de césarienne. L'idée de départ était que les femmes qui donnent naissance par césarienne ont souvent plus de difficulté avec l'allaitement et le contact peau-à-peau pourrait peut-être faciliter aussi la mise du bébé au sein, toujours en resserrant le lien mère-enfant.
Plusieurs défis doivent être surmontés dans la mise en œuvre de ce protocole après une césarienne, mais ici, un groupe collaboratif de cliniciens est parvenu à identifier et éliminer ces obstacles. Un des exemples de défis à surmonter est bien sûr la prise en charge dans 2 chambres séparées du nouveau-né et de la mère durant quelques heures au moins ou quelques jours après la naissance. Les soins de pansement de la mère, sa fatigue psychologique après l'intervention, sa douleur éventuelle, et la sédation peuvent également faire obstacle à la « lise en » peau à peau. Cependant, les bénéfices cliniques sont tels, que le peau à peau lui-même doit être considéré comme un protocole prioritaire et suffisant pour régler les difficultés de mise en œuvre éventuelles. Ainsi, les auteurs insistent sur les bénéfices constatés pour l'allaitement maternel et expliquent que la généralisation du peau à peau peut promouvoir ainsi indirectement tous les bénéfices déjà bien documentés de l'allaitement maternel. Leur programme montre en effet que les mères ayant eu une césarienne ont vécu une expérience d'accouchement de qualité comparable à celle de mères ayant accouché par voie vaginale, avec une diminution de l'anxiété et un bien-être significativement supérieur des nouveau-nés -par aux résultats de naissance par césarienne sans protocole de peau-à-peau.
Faciliter le peau à peau pour toutes les mères et leurs bébés : L'auteur, Judith Ann Moran-Peters conclut que les infirmières et les sages-femmes qui pratiquent autour de l'accouchement doivent prendre en compte les avantages importants pour la santé associés à cette pratique du contact peau-à-peau et doivent la promouvoir entre les mères et leurs nouveau-nés immédiatement après la naissance. « Les minutes qui suivent la naissance représentent la période idéale pour commencer l'allaitement maternel, qui lui-même génère des bénéfices importants pour la santé de l'enfant ». A noter, le protocole est de plus en plus largement favorisé, également en cas de prématurité.
Source: Nursing for Women's Health 21 AUG 2014 DOI: 10.1111/1751-486X.12135 A Quality Improvement Project Focused on Women's Perceptions of Skin-to-Skin Contact After Cesarean Birth
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