Les chercheurs de l'University College London ont identifié un biomarqueur permettant de prédire si un enfant prématuré est à risque élevé de troubles de développement moteur. Cet outil de diagnostic précoce est basé sur la spectroscopie par résonnance magnétique, un examen comparable à l’IRM et l’analyse des ratios de produits chimiques du cerveau révélés par cet examen. Leurs conclusions, présentées dans la revue Radiology, ouvrent l’opportunité de pouvoir désormais détecter des anomalies subtiles qui sont difficiles à identifier à l'IRM conventionnelle.
L'incidence de la prématurité est en augmentation, rappelle le Pr Giles S. Kendall, consultant pour l'unité néonatale de soins intensifs de l'University College London Hospital, avec le risque croissant de problèmes de développement neurologique. Son étude a porté sur 43 enfants dont 24 garçons nés à moins de 32 semaines de grossesse et admis en USIN. L'équipe a effectué des examens d'imagerie par résonance magnétique (IRM) et par spectroscopie (IRMS) concentrés sur la substance blanche du cerveau des enfants à la date équivalant à leur terme théorique. En effet, la matière blanche du nouveau-né est particulièrement fragile et à risque de lésion.
Un an plus tard, 40 des 43 nourrissons ont été évalués en utilisant les tests de Bayley qui évaluent le développement du nourrisson, sa motricité et ses capacités de communication.
· 15 enfants, soit 38% ont obtenus des scores anormaux,
· 4, soit 10% des scores traduisant une déficience cognitive.
L'analyse statistique des résultats obtenus par IRMS et via les échelles de Bayley un an plus tard, montre que les variations de 2 ratios, choline/créatine (Cho/Cr) et N-acetylaspartate/choline (NAA / Cho) (respectivement une augmentation et une diminution) sont significativement corrélées avec des retards de développement un an plus tard.
Ces 2 ratios obtenus par IRMS à la date prévue de l'accouchement du bébé peuvent prédire avec une certitude de 70% un risque élevé de problèmes de développement moteur à un an, selon les auteurs.
Si l'incidence des handicaps sévères associée à la prématurité a diminué au cours des dernières années avec l'amélioration des techniques de soins en USIN, de nombreux bébés prématurés portent toujours néanmoins des anomalies subtiles difficiles à détecter à l'IRM conventionnelle. Ce biomarqueur pourrait donc être la base d'un outil très utile de prédiction du risque de troubles du développement chez un petit prématuré, et donc la nécessité d'interventions intensives précoces.
L'objectif, reste, conclut l'auteur, de pouvoir apporter à l'enfant la meilleure qualité de vie possible.
Source: Radiology via Radiological Society of North America White Matter NAA/Cho and Cho/Cr on MRS Predict Motor Outcome in Preterm Infants (Visuel@ Radiological Society of North America, SOS Préma)
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