Une alimentation à base de fruits et de légumes, de grains entiers et de certains types de poissons réduit de 15% le risque d’accouchement prématuré, conclut cette étude de l'Université de Göteborg (Suède) menée sur 66.000 femmes enceintes. Les conclusions, présentées dans le British Medical Journal, sensibilisent les femmes en âge de concevoir à un régime nutritionnel équilibré, mais aussi tous les professionnels de la périnatalité à encourager de saines habitudes alimentaires.
Dans cette large étude, les participantes ont renseigné par questionnaire leur régime alimentaire durant la grossesse mais également leur poids, les autres données de mode de vie (activité physique, tabagisme, consommation d'alcool…), le niveau d'éducation, socio-économique, le nombre d'enfants et leurs antécédents médicaux et obstétricaux. Globalement, les participantes « obéissaient » à l'une des 3 typologies alimentaires définies par les chercheurs en fonction de corrélations entre groupes d'aliments (« Prudente », «Occidentale» et «Traditionnelle»).
L'analyse montre que les femmes ayant adopté une alimentation saine (« prudente ») durant leur grossesse présentent un risque réduit de 15% d'accouchement prématuré par rapport à celles qui ont adopté le régime le plus déséquilibré. Cette association persiste même après prise en compte de 10 autres facteurs de risque connus et reconnus d'accouchement prématuré.
Si les femmes enceintes ont d'autres raisons d'opter pour une alimentation saine, ne serait-ce que pour contrôler leur prise de poids, c'est la première étude à démontrer de manière statistiquement significative un lien entre le régime alimentaire de la mère et le risque de prématurité. Un résultat qui peut sembler secondaire, pourtant l'accouchement prématuré (avant la 37è semaine de grossesse) est associé à des complications aiguës et de long terme pour l'enfant.
Ce n'est pas « dangereux » de consommer de temps à autre quelque chose de malsain, précisent les auteurs, mais, dans l'ensemble, les recommandations diététiques doivent être suivies durant la grossesse.
La conclusion est simple, mais l'étude fut complexe : Les auteurs expliquent qu'il est extrêmement difficile de connaître les effets précis d'un seul aliment car tout produit alimentaire donné comporte un large éventail de substances et est généralement consommé avec d'autres aliments. Certes, ici, l'étude porte sur un régime alimentaire global, mais c'est un premier pas pour identifier les bénéfices d'aliments spécifiques durant la grossesse.
Source: BMJ2014;348:g1446 4 March 2014 Maternal dietary patterns and preterm delivery: results from large prospective cohort study
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