De nombreuses études ont déjà montré une association entre le niveau d’études, la santé et le risque de maladies, notamment de maladies chroniques. Cette étude mondiale menée à la Norwegian University of Science and Technology (NTNU) confirme sans surprise que plus le niveau d’éducation ou d’études est élevé, plus le risque de décès prématuré est faible. Des conclusions publiées dans le Lancet Public Health, qui sensibilisent à l’importance de l’accès à l’éducation pour tous.
L’éducation sauve des vies, quels que soient l’âge, le sexe, le lieu et l’origine sociale et démographique. Ces scientifiques qui apportent les preuves les plus complètes à ce jour de la réduction de la mortalité toutes causes confondues associée à chaque année de scolarité, estiment ainsi que chaque année d’études en plus réduit la mortalité de 2 %.
L’éducation sauve des vies
Les chercheurs savaient que ceux qui atteignent des niveaux d’études plus élevés vivent plus longtemps mais on ignorait l’impact précis de ce facteur sur la mortalité.
L’étude est une méta-analyse de données de 59 pays issues de plus de 600 recherches. L’analyse révèle :
- une baisse du risque de décès de 2 % avec chaque année d'études supplémentaire ce qui signifie que :
- les personnes qui ont eu l’opportunité d’effectuer les 5 années de primaire bénéficient d’une réduction de 13 % du risque de décès ;
- celles qui ont obtenu leur diplôme d'études secondaires, bénéficient d’une réduction de 25 % du risque de décès ;
- celles qui ont pu faire des études supérieures, présentent un risque de décès réduit de 34 % ;
- si les bénéfices de l’éducation en termes de mortalité sont plus importants pour les jeunes, les personnes de plus de 50, voire 70 ans, bénéficient toujours de ses effets protecteurs ;
- aucune différence significative n’est relevée dans ces effets de l’éducation entre les pays en fonction de leur stade de développement : cela suggère qu’un plus grand nombre d’années d’études est tout aussi efficace dans les pays riches que dans les pays pauvres.
Éducation vs autres facteurs de mode de vie ? Comparée à d’autres facteurs de risque tels que l’alimentation, le tabagisme, la consommation d’alcool, l’éducation a un impact similaire sur la durée de vie : ainsi, le bénéfice associé à des études supérieures peut être comparé à celui de suivre un régime alimentaire riche en légumes et ne pas aller à l'école est aussi néfaste que la consommation de 5 verres d'alcool ou plus par jour ou 10 cigarettes par jour pendant 10 ans.
« L'éducation est importante en soi, non seulement en raison de ses bienfaits sur la santé, mais aussi pour pouvoir apprécier l'ampleur de ces bienfaits », résume l’un des auteurs principaux, le Dr Terje Andreas Eikemo, du Center for Global Recherche sur les inégalités en matière de santé (CHAIN) de la NTNU.
« Combler le fossé éducatif pour réduire l'écart de mortalité »
Le message est donc sans surprise à un élargissement de l’accès à l’éducation dans le monde, notamment pour les filles et à une éducation de meilleure, rappelle l’un des auteurs principaux, Mirza Balaj, chercheur au NTNU : « Plus d'éducation conduit à un meilleur emploi et à des revenus plus élevés, à un meilleur accès aux soins de santé et à une meilleure gestion de notre propre santé. Les personnes instruites développent un ensemble de ressources sociales et psychologiques qui contribuent à leur santé et à leur longévité ».
C’est aussi un appel à mener plus de recherches sur le sujet dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, en particulier en Afrique subsaharienne et en Afrique du Nord, où les données sont rares.
Source: The Lancet Public Health 23 Jan, 2024 DOI: 10.1016/S2468-2667(23)00306-7 Effects of education on adult mortality: a global systematic review and meta-analysis
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