Sujet d’étude intéressant lorsque l’on sait que la demande de sevrage vient fréquemment de mères qui souhaitent reprendre le travail. Mais comment le fait de retravailler à temps partiel ou à temps plein impacte l’allaitement maternel ? Cette étude révèle que si de nombreuses femmes ont l'intention d'allaiter malgré le retour au travail, chez les mères qui font le choix d'allaiter pendant au moins 3 mois, la reprise du travail à temps plein peut réellement être un frein à cet objectif d’allaitement. En revanche, ces nouvelles données, présentées dans le Journal of Human Lactation montrent l’absence d'effet négatif d'une reprise à temps partiel sur cet objectif d'allaitement maternel d'au moins 3 mois.
Aujourd'hui, la majorité des mères sont conscientes des bénéfices de l'allaitement maternel pour la santé de l'enfant mais aussi, à de multiples égards pour leur santé personnelle et leur équilibre. Cependant, dans la réalité des faits, en France, si plus des deux-tiers des nourrissons reçoivent du lait maternel à la maternité, dont 60% de façon exclusive, à l'âge d'un mois, ils ne sont plus que 54% à être nourris exclusivement au lait maternel. De plus parmi les femmes qui ont bien l'intention d'allaiter, le retour au travail est un des facteurs majeurs d'abandon de l'allaitement et de sevrage précoce de l'enfant. De précédentes études ont ainsi suggéré que les mères, lorsqu'elles reprennent leur emploi, se trouvent confrontées à des conditions matérielles qui rendent difficile la poursuite de l'allaitement. D'autres études ont montré que les femmes qui ont repris leur emploi et poursuivent l'allaitement, une fois passé « le cap difficile », allaitent plus longtemps que les mères au foyer.
Cette nouvelle étude menée auprès de 1.172 mères américaines, constate que
· 28,8% des femmes qui avaient l'intention d'allaiter pendant 3 mois ont été incapables d'atteindre cet objectif,
· les mères de retour au travail à temps plein avant 6 semaines ont 2,25 fois plus de risque de ne pas atteindre cet objectif d'allaitement par rapport aux mères restées à la maison pendant au moins 3 mois,
· les mères de retour au travail à temps plein entre 6 semaines et 3 mois ont 1,82 fois plus de risque de ne pas atteindre l'objectif,
· en revanche, un retour au travail à temps partiel ne nuit aucunement à la poursuite de l'objectif de 3 mois d'allaitement.
Le facteur « travail » est ici confirmé globalement comme majeur dans le choix de cesser l'allaitement ou de sevrer rapidement l'enfant. Cependant, l'étude révèle une solution avantageuse pour l'enfant et les mères qui souhaitent retravailler, la reprise du travail à temps partiel. Le choix d'une telle organisation dépendant à la fois de la flexibilité de l'organisation du travail et des impératifs économiques du foyer, ces conclusions appellent donc à assouplir et accompagner les modalités de retour des jeunes mères au travail.
Source: Journal of Human July 17, 2014, doi: 10.1177/0890334414543522 Lactation Maternity Leave Duration and Full-time/Part-time Work Status Are Associated with US Mothers' Ability to Meet Breastfeeding Intentions
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