Un risque de déficits cognitifs et de différences structurelles dans le cerveau des enfants, une fois en âge scolaire, est identifié par cette étude par IRM de l'Université de l'Iowa. Cette prématurité, qualifiée de moyenne peut affecter l'apprentissage et le comportement de l’enfant, un peu plus tard dans la vie, selon ces conclusions présentées à la Réunion annuelle des Pediatric Academic Societies (Vancouver).
Plusieurs études ont déjà alerté sur la nécessité d'un suivi cognitif et éducatif spécifique en raison de déficits neurocognitifs fréquemment rencontrés chez les jeunes enfants nés prématurément. En France, l'Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA) a également rappelé la nécessité de veiller au bon développement de l'enfant, au moins jusqu'à 8 ans, âge d'acquisition de la lecture. Même une légère précocité peut avoir des effets. D'autres études ont montré que les enfants qui sont nés avant 36 semaines d'aménorrhée ont un risque accru de problèmes sociaux, comportementaux et scolaires que les enfants nés à terme.
Les chercheurs de l'Université de l'Iowa ont identifié ces « effets » par imagerie par résonance magnétique (IRM) chez 32 enfants âgés de 7 à 13 ans nés avant 36 semaines de grossesse vs 64 enfants nés à terme. Les enfants ont également passé des tests cognitifs, leur Q.I. a été mesuré via le Wechsler Intelligence Scale for Children (WISC), leur acuité visuelle via le Benton Judgment of Line Orientation, leur motricité et coordination via le Grooved Pegboard, leur mémoire via le Children's Memory Scale. Enfin, les parents ont évalué le comportement des enfants par questionnaire.
L'analyse préliminaire révèle des différences de fonction cognitive et de structure du cerveau entre les enfants prématurés et nés à terme.
Les enfants prématurés présentent,
· des difficultés avec le raisonnement visuo-spatial et la mémoire visuelle,
· une vitesse de traitement et d'exécution –de tâches simples- plus lente.
· Sur le plan structurel, leurs cerveaux ont moins de substance blanche cérébrale -essentielle à la communication entre les cellules nerveuses- et un thalamus, la zone du cerveau impliquée dans la signalisation sensorielle et motrice, réduit.
· Sur le plan comportemental, leurs parents signalent des troubles d'hyperactivité, d'inattention, et parfois une agressivité.
Des résultats préliminaires qui montrent que même la petite prématurité entraîne des différences dans la structure du cerveau et des déficits cognitifs spécifiques, des effets durables qui méritent d'être suivis attentivement durant les premières années de vie et jusqu'à l'âge scolaire.
Source: PAS Late Preterm Children Demonstrate Altered Brain Function and Structure at School Age
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