4 jeunes adultes sur 10, âgés de 18 à 25 ans, n’habitent plus chez leurs parents. Cette étude publiée par la DREES montre que si couper le cordon pour le logement est une étape importante dans l’accès à l’autonomie du jeune adulte, c’est aussi pour la moitié des jeunes encore étudiants, un passage vers la pauvreté. Ainsi, ces jeunes qui ne vivent plus chez les parents apparaissent deux fois plus souvent pauvres « monétairement » que l’ensemble des adultes d’âge actif.
Ces données estimées regard du critère habituel de pauvreté monétaire, soit un niveau de vie inférieur à 60 % du niveau de vie médian, sont très variables chez les jeunes qui ont terminé leurs études, ce taux de pauvreté variant de 7 % pour les diplômés du supérieur à 28% pour les moins diplômés. En moyenne, les jeunes non cohabitants perçoivent 10.600 euros nets (Période 2004-2009), par an, soit 880 euros par mois. L'accès à l'emploi détermine principalement ce taux de pauvreté à l'issue des études. Ainsi, les jeunes sans diplôme sont 3 fois plus souvent pauvres au regard des conditions de vie.
Des conditions de logement précaires : Concrètement, les difficultés des jeunes n'habitant plus chez les parents, se manifestent principalement par des retards de paiement et des conditions de logement. Ainsi, 19 % vivent dans des logements surpeuplés, mal chauffés, humides et bruyants, dans des conditions globales plus mauvaises que celles de l'ensemble des adultes d'âge actif.
La charge du loyer reste la plus lourde, en moyenne 4.900 euros par an soit 3.700 euros par an, une fois les aides déduites, soit encore, 24 % du budget annuel.
Les conditions de vie sont les plus difficiles pour les jeunes vivant en couple avec enfants -ces jeunes ménages ont ainsi 2,8 fois plus de risque de vivre dans la pauvreté, qu'un jeune en couple sans enfant- et pour les jeunes au chômage –qui ont un risque près de 5 fois plus élevé de pauvreté que ceux qui ont un emploi stable-. Les ressources, une fois les études terminées restent pour une moitié d'entre eux autour du revenu minimum d'insertion ou du revenu de solidarité active pour un jeune isolé, au mieux, pour l'autre moitié, autour de l'équivalent d'un SMIC à temps complet. Les ressources restent directement liées au niveau du diplôme.
Des ressources qui restent quelque temps liées au milieu socio-professionnel des parents : Bien que n'habitant plus chez les parents, 1 jeune sur 5 seulement bénéficie de l'aide financière des parents (Voir tableau ci-contre) et, dans 6 % des cas, l'aide est destinée au paiement du loyer. Parmi ceux qui ont terminé leurs études, les diplômés de l'enseignement supérieur sont plus nombreux à recevoir des aides monétaires régulières des parents. Et surtout, lorsqu'ils en bénéficient, les montants versés sont plus de 2 fois supérieurs. Ainsi, au-delà des diplômes, les aides monétaires régulières de la famille vont aussi faire la différence de niveaux de vie chez les jeunes adultes actifs. Mais, pour les autres, qui sont au chômage, le risque de pauvreté atteint près de 5 fois celui de ceux qui ont un emploi stable.
DREES Quand les jeunes n'habitent pas chez leurs parents : revenus et niveau de vie
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