Il suffit de 3 secondes pour qu’un bébé se brûle au 3ème degré avec un fer ou de l’eau à 60 ° C. S’ébouillanter avec une boisson chaude, se brûler en touchant le fer à repasser ou à friser, ou encore la plaque du four encore chaude, voilà les principales sources de brûlures chez le petit enfant, identifiées par cette étude à visée très pratique, de l’Université de Cardiff. Son objectif, illustrer au mieux, par les brûlures les plus fréquentes de la vie courante les campagnes de prévention contre les brûlures chez le jeune enfant. Car la majorité de ces accidents touchent les enfants de moins de 4 ans.
Les accidents sont à l'origine, dans le monde, de plus de 2.000 décès par jour chez les enfants, dont les deux tiers sont des accidents de la vie courante. En France, les accidents de la vie courante représentent la première cause de mortalité dans cette classe d'âges avec plus de 200 décès par an dont 64% chez des enfants de moins de 4 ans. Les brûlures, avec représentent environ 16% de ces accidents mais elles peuvent avoir des séquelles graves. Chaque année, en France, environ 1.000 enfants sont hospitalisés en raison de brûlures. Si le nombre d'hospitalisations et de décès est connu, le descriptif détaillé de l'accident n'est en général pas disponible. C'est pourquoi cette étude qui précise le mécanisme accidentel apporte des informations précieuses.
L'étude a été menée à partir des données de 1.215 enfants, âgés de moins de 16 ans, arrivés en service d'urgence pour brûlures involontaires. Les chercheurs ont pris en compte le site de la brûlure, son niveau de gravité, la surface brûlée, l'âge et le développement moteur de l'enfant, l'agent responsable et les circonstances de l'accident. Les chercheurs ont ensuite comparé les données chez les plus petits <5 ans, et les enfants âgés de 5 à 16 ans. Les résultats permettent de définir les accidents les plus fréquents.
· 58 % avaient des brûlures sévères,
· 32 % des brûlures de contact,
· 17,6% ont été admis à l'hôpital.
· 72 % étaient de jeunes enfants âgés de moins de 5 ans avec un pic de prévalence autour de l'âge d'un an, lorsque l'enfant commence à être plus mobile. La prévalence commence à baisser après 3 ans lorsque l'enfant devient plus conscient des dangers domestiques.
· La cause la plus fréquente de brûlure est dans la moitié des cas, une boisson chaude. Les plus petits sont généralement touchés au visage, aux bras et sur le buste.
· En revanche, les brûlures de contact, qui touchent en majorité les mains (67%) apparaissent majoritairement liées, en particulier chez les plus jeunes, au contact avec un fer à repasser ou un fer à cheveux (42%) ou la plaque du four (27%).
Les auteurs concluent que les situations à traiter dans les actions de prévention des brûlures chez l'enfant sont désormais bien connues.
Source: Archives of Disease in Childhood 3 February 2014 doi:10.1136/archdischild-2013-304991 Patterns of burns and scalds in children (Visuel © morelia1983 – Fotolia.com)