Ces chercheurs de l’Université de l'Iowa identifient un marqueur cérébral associé à l’agressivité de l’Enfant. Une découverte importante, documentée dans le Journal of Child Psychology and Psychiatry car elle pourrait aider à diagnostiquer les jeunes enfants agressifs, de manière beaucoup plus précoce, avant que leur comportement ne devienne plus ancré.
Il s’agit ici d’un marqueur d’ondes cérébrales associé à l’agressivité. Certes les comportements agressifs sont fréquents chez les petits enfants, cependant certains réagissent de manière neutre et d'autres agissent systématiquement de manière agressive. Cette différence de comportement n’avait jusque-là jamais été expliquée.
Pour identifier cette signature chez les enfants, les chercheurs ont recruté 153 enfants en bas âge et au cours de séances individuelles, ont mesuré l’activité de différents types d’ondes cérébrales (cf visuel ci-dessous). Alors que les enfants regardaient des dessins animés, la tonalité des tons changeait et les chercheurs mesuraient les niveaux des différents types d’ondes cérébrales accompagnant chaque changement de ton. Cette expérience a été répétée avec les mêmes enfants à l'âge de 30, 36 et 42 mois. L’expérience montre que les enfants présentant un pic plus court dans l'onde cérébrale P3 accompagnant le changement de tonalité sont plus agressifs que les enfants présentant des pics P3 plus prononcés. Une différence qualifiée de « statistiquement significative », par les chercheurs et qui s’avère similaire pour les garçons et les filles.
P3, un indicateur clé de l'agressivité : l’identification de ce un marqueur cérébral associé à l’agressivité chez les tout-petits est basée sur la mesure d'un type d'ondes cérébrales chez les enfants âgés de 2 ans et demi à 3 ans et demi. L’analyse de ces ondes révèle que les tout-petits ayant des pics plus faibles dans les ondes cérébrales « P3 » ont un comportement régulièrement plus agressif que les autres enfants. L'onde P3 fait partie d'une série d'ondes cérébrales générées lorsqu'un sujet évalue et réagit à un changement de l'environnement, par exemple à un changement de repères (de ton par exemple) au cours d’une interaction sociale. De précédentes recherches mais menées principalement chez des adultes, ont montré que les individus ayant des pics d'onde P3 plus courts lorsqu'ils sont confrontés à de tels changements ont tendance à être plus agressifs. Les auteurs suggèrent ici que P3 est un indicateur clé de l'agressivité, également associé à la dépression et à la schizophrénie.
Les petits-enfants sont moins capables d’interpréter les changements de l’environnement et risquent davantage de mal interpréter certaines informations sociales, ce qui peut les amener à réagir de manière agressive, expliquent les auteurs. Une signature qui va permettre de détecter le risque d'agressivité ds la petite-enfance et, dans certains cas d’opter pour des interventions précoces plus efficaces pour endiguer l’agressivité, explique l’auteur principal, Isaac Petersen, psychologue clinicien, professeur au Département Psychological and Brain Sciences de l’Université de l’Iowa.
« Il existe toutes sortes de signaux sociaux ambigus dans notre environnement. Les enfants répondent aux mêmes signaux sociaux de manières différentes, et nous pensons que cela est lié à des différences d’interprétation, neutre ou hostile ».
Source: Journal of Child Psychology and Psychiatry Sept. 26, 2018 DOI: 10.1111/jcpp.12975 A longitudinal, within-person investigation of the association between the P3 ERP component and externalizing behavior problems in young children (Visuel 2 Tim Schoon, Université de l'Iowa)
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