L’espoir fait vraiment des miracles chez les enfants hospitalisés. Cette étude d’une équipe du Nationwide Children's Hospital (OHIO), présentée dans la revue Pediatric Research montre comment une perspective, liée à un projet personnel, peut aider les patients pédiatriques à mieux lutter contre la maladie, à récupérer plus vite et à réduire la durée de leur hospitalisation.
L’exemple est donné d’une patiente adolescente, 15 ans, souffrant d’épilepsie sévère avec plusieurs crises par jour durant la majeure partie de son enfance. Son épilepsie généralisée est résistante au traitement en raison d'une variation génétique. Comme beaucoup de patients atteints d'une maladie aussi sévère, sa qualité de vie est sévèrement impactée et la patiente est en dépression clinique. Mais sa vision de la vie a totalement changé depuis qu’elle a formé le souhait d'aller à Paris. Ce souhait l'a aidée à modifier son point de vue et à positiver, mais sur un plan plus clinique, de réduire aussi le nombre de ses crises d'épilepsie au fil du temps.
Cette histoire racontée par le Dr Anup Patel, chef du service Neurologie à l'Hôpital Nationwide Children's, confirme, certes de manière anecdotique, que des souhaits ou des projets peuvent considérablement aider les enfants hospitalisés, à la fois sur un plan psychologique mais également physiologique, en récupérant plus rapidement de leur maladie. L’auteur, clinicienne a cherché des preuves pour étayer son hypothèse selon laquelle ces expériences permettent aux enfants de connaître une évolution plus positive et apportent un avantage clinique objectif et significatif.
2,5 fois plus de chances de réduire le nombre d’hospitalisations : L’étude menée au sein du Nationwide Children's montre que quel que soit le souhait ou le projet poursuivi par le jeune patient, avoir un petit animal de compagnie, aller à la montagne pour la première fois ou encore rencontrer son idole préférée, cette perspective contribue à réduire l’utilisation des soins de santé. Cette étude rétrospective a comparé l’évolution de 496 jeunes patients qui ont réalisé ou non un souhait, et l'impact associé sur les soins et les coûts de santé sur 2 ans. L’analyse montre que ces patients ont 2,5 fois plus de chances de réduire le nombre d’hospitalisations non planifiées et 1,9 fois plus de chances de ne pas avoir à utiliser les services d’urgence. Au-delà du bien-être de ces enfants, cet atout psychologique permet une baisse considérable des coûts des soins et même après prise en compte du coût de réalisation du souhait en question !
Un vœu ou un projet, c’est une pause dans la maladie : ainsi, chez des jeunes patients épileptiques hospitalisés, faire un vœu et le réaliser entraîne une probabilité de 1 à 3% de ne plus avoir de crises du tout. Certes, tous les patients ne sont pas débarrassés de leurs crises mais globalement tous voient une réduction de leurs symptômes. « Leur qualité de vie s’améliore et cela entraîne un impact indirect sur leur santé », commente le Dr Patel. « Du coup, le nombre de crises et les traitements sont réduits ».
Pour la première fois, cette étude apporte la démonstration de l’impact, dans la lutte contre la maladie chez des patients pédiatriques, d’une perspective et d’une réalisation d’un projet positif.
Cet espoir peut significativement contribuer à l’amélioration de la santé d'un enfant et, avec le temps, avoir un impact sur l'utilisation des soins et réduire les dépenses de santé.
Source: Pediatric Research. 2018 Oct 18 Impact of a Make-A-Wish experience on healthcare utilization
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