Le manque de sommeil chez les enfants constitue toujours un problème de santé sous-estimé dans nos sociétés occidentales, souligne cette équipe de la Rutgers University (New Jersey). Des données présentées dans le Journal of Clinical Sleep Medicine qui associet sans doute possible ce sommeil insuffisant à une mauvaise alimentation, à l'obésité et à l’augmentation du temps passé devant l’écran.
Ainsi, le sommeil parfois trop peu reconnu comme un facteur de mode de vie et de santé au même titre que le régime alimentaire ou l’exercice est une sorte de marqueur d’un mode de vie globalement sain ou malsain, en particulier chez les enfants.
C’est la démonstration de cette étude menée auprès de plus de 177.000 jeunes, âgés de 8 à 17 ans et dont l’analyse des données confirme que :
- une durée de sommeil insuffisante est associée à des habitudes alimentaires malsaines telles que l’absence de petit-déjeuner (OR : 1,30 : soit 30% de risque en plus de sauter le petit-déjeuner),
- la consommation de fast-food (OR : 1,35),
- la consommation régulière de sucreries (OR : 1,32) ;
- une augmentation du temps passé devant l’écran (OR : 1,26) ;
- une augmentation du risque de surpoids ou d’obésité (OR : 1,21).
L’analyse nous apprend également que :
- une plus grande proportion de garçons que de filles (42,3% vs 37,3%) et d'enfants vs adolescents (42,1% vs 32,8%) signalent une durée de sommeil insuffisante ;
- les adolescents dont la durée de sommeil est insuffisante présentent également une capacité aérobique et ont une pratique de l’activité physique réduites.
Environ 40% des jeunes participants de l'étude dorment moins que la durée recommandée : « et ces niveaux de sommeil insuffisants sont définitivement associés à de mauvaises habitudes alimentaires, à une augmentation du temps passé devant l’écran et à l'obésité chez les enfants des deux sexes », souligne l’auteur principal, Labros Sidossis, professeur et directeur du département de kinésithérapie de l'Université Rutgers. Il rappelle les recommandations (ici de l'American Academy of Sleep Medicine), soit pour les enfants âgés de 6 à 12 ans, des nuits de sommeil régulières de 9 à 12 heures et, pour les adolescents de 13 à 18 ans, de 8 à 10 heures.
La capacité aérobie s’avère finalement associée aux habitudes de sommeil : en d'autres termes, de meilleures habitudes de sommeil sont a contrario associés à de meilleurs niveaux de fitness aérobique. Les chercheurs font l’hypothèse qu'un sommeil suffisant permet une augmentation du niveau d'énergie pendant la journée. Par conséquent, les enfants qui dorment bien sont peut-être plus actifs physiquement pendant la journée et développent plus facilement leur capacité aérobie.
L’étude sensibilise donc les parents et les professionnels de la santé de l’enfant à surveiller aussi le sommeil de l’enfant, comme un indicateur de sa santé générale. C’est aussi un appel à développer des interventions visant à aider les étudiants notamment à améliorer la durée du sommeil.
Source: Journal of Clinical Sleep Medicine Nov, 2018 DOI : 10.5664/jcsm.7374 Insufficient Sleep Duration Is Associated With Dietary Habits, Screen Time, and Obesity in Children
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